Il m’arrive, je le confesse, de me sentir satisfait du travail accompli à The École. Je regarde quelques données objectives, par exemple la croissance des effectifsles résultats aux tests MAPla qualité des lycées obtenus par nos élèves de 4ème ou encore la stabilité de l’équipe, et je me dis que je pourrais quand même me reposer un peu sur mes lauriers. C’est un sentiment qui ne dure en général qu’une milliseconde ou deux car je sais bien, au fond de moi, que c’est un leurre.

Notre croissance engendre toujours plus de travail (la construction d’une nouvelle école !), les résultats globalement très positifs de nos élèves aux différentes évaluations nous permettent de nous concentrer sur des axes d’amélioration précis, les lycées prestigieux où vont nos collégiens nous encouragent à repenser sans cesse notre offre pédagogique pour préparer au mieux les élèves, des professeurs qui s’inscrivent dans la durée sont des professeurs exigeants auxquels il faut donner des perspectives de développement.

Chaque amélioration que nous apportons à The École entraîne mécaniquement l’apparition de multiples pistes de réflexion. Ainsi, chaque jour de nouvelles questions se posent, elles sont de plus en plus fines, de plus en plus complexes. Elles sont écrites sur mon tableau dans toutes les couleurs, encadrées, soulignées, fléchées, parfois suivies de 10 points d’interrogation ou d’autant de points d’exclamations.

Ces questions sont sur mon tableau mais elles émanent de toute l’équipe. Il est impossible de s’endormir quand on travaille avec des gens de la qualité de Sophie, Sara W, et Ben. Les idées fusent de toute part, elles viennent répondre à nos interrogations et deviennent à leur tour source de réflexion. Le weekend, sur mon canapé, lessivé par une semaine à The École il m’arrive parfois de me demander pourquoi je ne travaille pas dans une école où l’on fait la même chose tous les ans, une école où l’on n’est pas à l’écoute des besoins, une école où l’on pioche dans un guide pour trouver les solutions. Ce serait quand même plus facile, non ? En général, c’est là que mon téléphone vibre et que quelqu’un me demande si j’ai lu cet article, si j’ai écouté ce podcast ou si j’ai envisagé telle ou telle initiative.

Alors je me rappelle de la chance que j’ai de travailler ici avec toutes les personnes qui m’entourent. Si nous avons choisi Sophie c’est parce que nous savions que son dynamisme et sa vision allaient nous propulser de l’avant. Si j’ai recruté Sara W. c’est parce que je savais qu’elle allait nous permettre de franchir un cap dans notre enseignement de l’anglais et qu’elle allait pouvoir recruter les tout meilleurs professeurs. Si j’ai proposé à Ben de prendre en main la maternelle c’est parce que je savais qu’il était le mieux placé pour accompagner les prochaines étapes de son développement.

Á The École, la qualité de la réflexion pédagogique est une des choses dont je suis le plus fier. Les professeurs, que je rencontre en ce moment pour un entretien individuel annuel, font preuve d’une grande lucidité et sont force de proposition. Le dialogue est ouvert, les conversations s’enchaînent, les projets et les envies naissent, et mon tableau se remplit tous les jours. Alors bien sûr ce n’est pas de tout repos mais il suffit de se promener dans les couloirs pour voir dans le sourire des enfants que cela en vaut largement la peine.

Excellent long weekend à tout le monde et très bon voyage à nos 26 collégiens et 4 collègues qui partent en Chine lundi pour deux semaines !