La semaine aura été marquée par des événements pour le moins antinomiques : d’un côté la passation des tests Terra Nova pour démontrer aux autorités américaines la solidité de notre programme éducatif et de l’autre le “Fun Day” à la maternelle, une nouvelle tradition inaugurée l’an dernier (et que nous avions incidemment célébré au Madison Square Park sous une toute autre météo) ; d’un côté la visite d’inspection du FDNY dans notre nouveau bâtiment qui signale le compte à rebours vers le déménagement de nos classes de l’élémentaire et du collège et de l’autre la création d’une fresque murale par les enfants et l’artiste Antoine Wagner (qui est aussi le papa de Daphné en Grande section) qui renouvelle symboliquement notre attachement à notre maternelle. C’est aussi dans ces apparentes contradictions que j’aime l’histoire que nous sommes en train d’écrire à The École. Il s’y passe chaque semaine tant de choses qui sont sources de réflexion, tant de choses qui me poussent à questionner ce que je vois, ce que j’entends. Et je sais que rien n’arrive jamais vraiment par hasard dans la vie d’un établissement.

Je sais par exemple que la création de nouvelles traditions telles que le Fun Day est un formidable levier qui unit la communauté et permet la création de souvenirs : le pique nique de la rentrée en est un exemple frappant. Nous en avons créé d’autres plus récemment comme le tir à la corde lors du Field Day, la journée internationale ou encore les assemblées de début et de fin d’année. Toutes ces célébrations naissent parce que nous sommes à l’écoute : du besoin des familles de la maternelle de se retrouver un peu entre elles, de la fierté que nous éprouvons tous de temps en temps de dire “C’est de là que je viens”, de l’envie des élèves d’aider leur maison de toute leur force.

Je sais aussi que l’apparition cette année d’une nouvelle peinture murale sur le toit de la maternelle est une affirmation qui fait suite à des mois d’incertitude : si The École déménage, irons-nous tous dans le même bâtiment ? Allons-nous quitter ce que nous appelons entre nous “le 206” que nous aimons tant ?  En créant une fresque, tout en laissant un bout de celle créée en son temps par Hervé Tullet et d’autres enfants qui ont bien grandi depuis, ce que nos plus petits nous disent : c’est qu’eux aussi peignent leurs murs, eux aussi ont un nouveau bâtiment, et ils sont eux aussi de la fête.

Je sais enfin que les événements que je vous racontais il y a deux semaines et dont l’histoire remonte à 1895 nous rattrapent à un moment idéal pour nous. A un moment où notre programme américain n’a jamais été aussi fort, à un moment où passer un test ne génère pas de stress mais permet une célébration des connaissances et représente une opportunité pour nos enfants de montrer tout ce qu’ils savent (“Ah oui, c’était méga-facile” me disait hier une collégienne qui au moment du dismissal avait visiblement déjà oublié cette histoire). Je sais bien tout le travail qu’il a fallu pour en arriver à cette apparente facilité.

Rien donc n’est laissé au hasard et certainement pas la construction de notre nouveau bâtiment – nos partenaires sont de très grands professionnels et nous avons eu la chance d’avoir Philippe disponible à plein temps (je suis évidemment sûr que ce n’est pas un hasard) pour faciliter des prises de décision rapides qui nous permettent aujourd’hui d’être parfaitement dans les temps.

Et je sais qu’avec The École  j’ai encore tellement à apprendre, à vivre et à m’émerveiller.