Nous achevons aujourd’hui une période intense de l’année scolaire. La vague de l’Omicron aura laissé des traces. Elle a touché de nombreux enfants qui, sans avoir heureusement été trop malades, ont dû manquer plusieurs jours d’école. Elle a touché aussi, et plus durement, les collègues : nous ne sommes toujours pas au complet à ce jour et ne l’avons pas été depuis la reprise des cours en janvier.

La situation s’améliore cependant et avec cette embellie notre communauté commence à envisager à quoi ressemblera la suite : avec ou sans masque, avec tests ou sans tests. Les avis sont tranchés, je reçois des articles scientifiques, des articles d’opinion, des ressentis, parfois on s’agace un peu, c’est parce qu’on s’inquiète, je le sais bien, et n’en prends évidemment pas ombrage. The École a toujours pris le parti de vous écouter – et dans ce vous j’inclus évidemment le staff car ce qui nous a fait tenir, ce qui nous a fait continuer à embêter des familles le dimanche, à refuser le retour trop précoce d’un enfant à l’école, à insister pour faire respecter le programme de Test To Stay c’est aussi la volonté de protéger autant que possible ceux qui travaillent auprès des enfants.

Nous continuerons à vous écouter dans les semaines qui viennent, comme nous continuerons à écouter les directives de l’Etat de New York. Nous attendons une intervention de la gouverneure concernant les écoles la première semaine de mars – autant l’entendre tout de suite, il n’y aura pas a priori – je le dis prudemment car tout peut aller si vite – de changement majeur pour la rentrée du 28 février. Mais nous nous tiendrons prêts, comme nous le sommes depuis le début et vous serez naturellement informés des mesures qui seront prises, maintenues ou abandonnées par le Back Onsite committee dont le rôle, je le rappelle, est d’ajuster les directives de l’Etat au contexte de The École et des besoins de notre communauté.

En attendant, je voudrais souhaiter aux familles, aux enfants et aux équipes de merveilleuses vacances de février. Tout le monde ne sera pas au repos : certains enfants participent au camp, encadrés par toute une équipe qui sera là,  fidèle au poste.  De mon côté je vais faire une petite pause et m’absenter quelques jours pour aller retrouver ma famille en France après plus de deux ans sans les voir – autant vous dire que ma maman est prête, que le menu des 10 prochains repas a été fixé, que tout le quartier sait que j’arrive. Je souris souvent en voyant nos élèves se précipiter vers leurs parents à la sortie et en réalisant leur joie de recevoir une embrassade bien méritée après une journée de travail. Et ce sera bientôt mon tour !

Ma maman, mon papa, ma petite sœur et mes neveux m’auront bien manqué – depuis 2020 nous savons tous, en particulier nous qui travaillons dans l’éducation – que Zoom est un pis-aller qui ne remplace jamais vraiment la présence physique auprès de ceux qui comptent. Je vais donc profiter d’eux, souffler un peu et revenir la semaine prochaine la tête reposée et prête pour la fin de l’année scolaire. De ce court voyage je sais déjà deux choses : d’abord que dans le vol qui me ramènera à New York j’aurai la sensation délicieuse à la fois de partir de chez moi et de rentrer chez moi. Ensuite, que j’en reviendrai un peu plus sage puisque je fêterai mes 50 ans quelque part au milieu de l’Atlantique. Je vous raconterai comment ça fait.