La toute première fois que j’ai entendu parler du Madison Square Garden c’était en 1981 à l’occasion de la finale du Masters de tennis entre Ivan Lendl et Vitas Gerulaitis que je regardai clandestinement chez mes grands parents jusqu’au milieu de la nuit. Une passion pour le tennis était née – Andria vous dirait plus précisément “une passion pour tous les sports télévisés”. C’est donc sans doute une hérésie pour les fans de basket mais c’est à cela que je pensais samedi soir alors que les Falcons attendaient fébrilement dans le tunnel – ce petit garcon en France sautant dans le salon et se cachant derrière son coussin parce qu’il ne pouvait plus supporter le suspense des tie breaks.

Je ne vous parle pas souvent de sport et pourtant nous avons vécu quelques beaux moments cette année. La reprise des cours des collégiens à Baruch – et espérons le pour nos plus grands de l’élémentaire l’année prochaine – la renaissance des Falcons en début d’année – ils attirent de plus en plus de monde et ce sont 18 élèves qui sont allés hier nous ramener la victoire contre Basis Manhattan et Brooklyn International School pour un double header qui valait le déplacement. Bravo à eux, à Coach Soden, et merci à Fawzia et Andria les chaperonnes ainsi qu’aux parents venus les encourager. C’est devenu si important que notre réunion exécutive hebdomadaire – celle ou je mange des Pims – a été reportée à ce soir afin que Laurence puisse assister aux matches.

Bien sûr la coupe du monde de football a été elle aussi un magnifique moment collectif à The École. La décision de dernière minute de permettre aux plus grands de regarder le match d’ouverture de la France contre l’Australie a été très appréciée et le bâtiment a tremblé pour la demi-finale contre le Maroc, amenant les passants dans la rue à se demander ce qu’il se passait à l’intérieur. La grande force du sport, on le sait, c’est de fabriquer des souvenirs inoubliables.

En tant qu’éducateurs nous n’aimons pas toujours nous le dire mais il n’est pas impossible que dans quelques années nos élèves ne se souviennent pas de l’accord du participe passé, du subjonctif des verbes du 3ème groupe des noms des dieux grecs ou du théorème de Thalès. Il y a fort à parier par contre qu’ils se rappelleront leur soirée au Madison Square Garden et leurs premiers pas sur le terrain, les émotions ressenties en regardant un match de foot avec les copains et les copines – je ne suis pas prêt d’oublier cet élève venu me remercier en pleurs et me dire que c’était le plus beau jour de sa vie.

C’est pour ma part un objectif quotidien que de faire de The École, à l’instar du sport, une fabrique de souvenirs. Donner la possibilité aux enseignants de créer ou de participer à des projets qui nous permettent de vivre des moments précieux tous ensemble. Dans les mois qui viennent, certains iront au Costa Rica, d’autres au Québec  – pour y jouer au rugby-frisbee ! – d’autres encore participeront à la Nuit du c0de avec des milliers de camarades de par le monde ou bien prépareront un vrai défilé de mode.

En attendant, samedi dernier au Madison Square Garden devant 151 parents, élèves et professeurs de The École et des milliers de spectateurs venus voir les Knicks contre les Clippers, les Falcons nous ont régalés et nous étions tous très fiers de les regarder- jouer au basket certes, mais aussi et surtout remplir leur sac à souvenirs pour le reste de leur vie. Le petit garçon de 9 ans qui regardait la télé chez son papi et sa mamie les remercie de tout son cœur.