La fin de l’année sera chargée en festivités et nous en sommes heureux. Avant les cérémonies de graduation, les spectacles de fin d’année et notre traditionnel Splash of Summer party tout à l’heure, nous avons eu droit ces deux derniers soirs aux récitals des After-School, un spectacle pendant lequel les élèves qui sont inscrits aux cours de musique montent sur scène pour nous montrer ce qu’ils ont appris et tout le coeur qu’ils ont mis à l’ouvrage.

Ce sont des moments très particuliers qui en disent souvent long sur la culture de l’établissement. Je me souviens aussi qu’à Taiwan il n’aurait sans doute pas été possible de faire jouer des enfants en public sans que tout soit absolument parfait – le statut de l’erreur est perçu différemment selon où l’on se trouve dans le monde : elle peut être vue comme le signe que l’on a pas suffisamment travaillé ou, c’est le cas ici, comme une preuve de courage, d’envie et de passion. On peut, quand on travaille dans une école, être aveuglé par le résultat au détriment du travail qu’il faut mener pour y parvenir.

Je me souviens que lors d’une occasion similaire au Lycée français de Shanghai un collégien en classe de 4ème a commencé à jouer au piano les premières notes de la “Comptine d’un autre été” écrite pour le film Amélie Poulain. Il était visiblement stressé et semblait s’accrocher à sa partition avant que celle-ci, soudain, ne tombe et ne le laisse sans filet de sécurité. Le murmure dans la salle a vite été couvert par la musique qu’il maîtrisait en fait à la perfection. On peut, quand on travaille dans une école, oublier de laisser à nos élèves l’autonomie qu’ils méritent, ils sont le plus souvent capables du meilleur.

Ces deux dernières soirées à The École, j’ai vu des élèves résolus dans leurs choix, fiers devant leur professeur de partager leur talent avec leurs parents et leurs amis. J’ai aussi vu de très belles choses, des choses qui ne s’inventent pas, comme Clara qui a accompagné Mina sur scène pour lui donner la force de jouer – et qu’elle a superbement jouée, portée par sa copine et toute la salle. On peut, quand on travaille dans une école, faire des grands discours sur les valeurs mais rien ne remplace de les voir s’incarner sous ses yeux par deux petites filles de 7 ans à peine.

J’ai aussi vu de très jolies larmes dans les yeux de nos élèves de 4ème venus faire leur tout dernier concert à The École – Louise qui nous a rejoint en grande section et qui va partir à Grace Church, Ella qui est venue en Moyenne section et qui sera l’an prochain à Trinity, et Alex qui a conclu le spectacle, visiblement ému, mais aussi heureux, concentré et fier. Alex avait rejoint The École en petite section de maternelle à la rentrée 2014-2015, dans la classe d’un certain Julien Budrino avec qui il a appris la batterie en after school. Alex rejoint Léman en septembre. On peut, quand on travaille dans une école, sous estimer ce que ces liens signifient pour nos élèves, ce que ces années représentent pour eux.

Ces jolies choses que j’ai vues, je sais que nous les devons à toute la communauté et que, comme dans le proverbe africain, faire grandir un enfant c’est l’affaire de tout un village. Et quand on travaille dans une école, quand on le dirige, on sait bien que rien ne serait possible sans l’équipe exceptionnelle avec laquelle j’ai la chance de travailler. Comme chaque année, c’est la vie, celle-ci changera un peu l’an prochain – ces fins d’année sont toujours douces-amères – mais notre ambition reste inchangée: construire le plus beau village et la plus belle des écoles.

Vous trouverez ici la liste des partants et des arrivants que nous continuerons à mettre à jour régulièrement.